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doublesens

art polémique....

Énigmes

Admirable témoignage en clair -obscur d’un atroce drame humain, je m’assombris inéluctablement chaque jour un peu plus au cœur de mon royal écrin,

Né du récit glaçant d’une poignée d’hommes, sacrifiés à une incompétence coupable et un népotisme mal avisé, cette tragédie, plongeon dans la folie et la mort, fût nouée, par déshonneur, sous un soleil de plomb.

Un jour prochain, ,  il ne restera de cet énorme scandale politique et moral que les  archives    moins émotionnellement percutantes  que moi  qui contribua au  scandale  en dépit de mon esthétisme édulcorant .

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3 réponses à cette énigme

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 Le R de la M par T G    Bravo Ribi 😁

tableau de Géricault, exposé au Louvre (l'écrin royal) et qui s'assombrit à cause du bitume employé dans les couleurs , le tableau deviendra progressivement trop sombre pour qu'on y distingue quelque chose....
Les ombres sont caravagesques, les corps sont "édulcorés" par rapport à la réalité de corps décomposés, décharnés, brûles par le soleil et le sel, gravement déshydratés , Géricault s'est basé sur le récit poignant par des survivants du naufrage , qu'il a rencontré, ensuite il s'est

coupé du monde pendant un an pour peindre son grand tableau , qui par sa composition remue le spectateur, lui donnant l'illusion d'être embarqué dans le radeau qui plonge vers lui.



L'histoire est sinistre : Expédition de trois frégates en direction d'un comptoir du Sénégal. La Méduse placée sous le commandement d'H Duroy de Chaumareys, ancien émigré, qui n'avait pas navigué depuis 25 ans, mais dont un oncle, amiral, était un proche du Comte d'Artois (le futur Charles X). Il semble qu'il cumulait incompétence et ivrognerie. Refusant les mises en garde de ses officiers, se basant sur ses calculs à partir de cartes obsolètes, il fit échouer la Méduse (le 2 juillet 1816) sur le banc de sable d'Arguin, bien connu des marins.
Le relevage du navire fut un échec et une tempête ouvrit des voies d'eau imposant l'évacuation. Mais les chaloupes et canots ne suffisait pas pour les 400 passagers.
Alors se fit un tri social : les officiers, les scientifiques, les personnalités sur les chaloupes, les 150 sous-officiers et marins de base sur un radeau de fortune mal pensé quant à la flottabilité (les grands longerons des mats par-dessus et non en dessous), donc une flottaison avec les pieds dans l'eau, peu de provisions et de barils d'eau douce.... Le radeau surchargé ralentissant les chaloupes ( en direction de la côte sénégalaise), la corde de traction céda  ou... fut coupée sur ordre du commandant.
Abandonnés à la dérive, vivres vite consommées , il y eut une mutinerie avec assassinat des sous-officiers, barils d'eau passés par-dessus bord par accident, des noyés par coup de folie se jetaient à l'eau, des jambes fracturées par les rondins mal fixés avec la mort par hémorragie.
Au désespoir, il y eut du cannibalisme sur les morts non basculés à l'eau, ils burent leur urine, rongèrent le cuir des ceintures, les cordages.... 15 jours en enfer.
Le radeau repéré par chance (le 17 juillet) par un des trois navires de l'expédition de départ (de Chaumareys aurait dû naviguer à proximité au lieu de distancer les autres ) ne comptait plus qu'une quinzaine de personnes en vie, dont 5 ne survirèrent pas vu leur état après le sauvetage.
De Chaumareys fut jugé, dégradé, mis en prison  et au terme de sa peine, retiré dans son château familial jusqu'à la fin de sa vie, honni par ses voisins.
L'affaire fut un scandale moral (l'honneur d'un commandant... comme le Costa Concordia) et politique (compétence versus les prébendes des anciens émigrés).
Le tableau, saisissant et classique dans sa facture, fut primé au Salon.... Mais choquant par sa crudité, il fit un scandale artistique aussi au Salon de Paris* . A sa mort (précoce à 34 ans) sensible aux injustices, Géricault laisse des esquisses sur la maltraitance cruelle voire sadique des esclaves noirs…Des explorations contemporaines ont retrouvé des vestiges de la Méduse (canon) et une reconstitution du radeau existe au musée .

 

 *https://artconseils.wordpress.com/2017/02/28/titre-des-articles-du-blog-2/

                                      « Bientôt vous ne pourrez plus contempler ce tableau » par Sophie Payen

 

 

 

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